Le programme de la Commune est simple : regrouper et rationnaliser les multiples lieux de rangement des matériels utilisés par les agents d’entretien du village. Le bâtiment est donc constitué d’un garage, d’espaces de rangement des matériels, d’une mezzanine destiné au stockage long, et l’occasion est donnée de créer des vestiaires nécessaires aux agents.
Le site est situé à l’articulation de 2 quartiers : l’un formé d’équipements et de services (la Mairie, les écoles, des commerces, le terrain de sports…), l’autre un quartier résidentiel récent. Le terrain présente une légère pente de la rue vers le fond du terrain. Côté est il est bordé par un fossé qui canalise les eaux pluviales des fonds dominants, tandis qu’à l’ouest une simple clôture doublée d’une haie le sépare du voisin. Il n’y a pas d’arbres de haute tige sur le terrain, mais la parcelle voisine est largement arborée, créant ainsi une césure bienvenue dans la rue, un souffle qui renforce l’effet de « porte urbaine » du lieu. De l’autre côté de la rue, les terrains sont plus hauts, et offrent ainsi une vue plongeante sur la parcelle retenue pour l’opération.
Le parti architectural est tout simple, dans une expression contemporaine modeste, des matériaux humbles : un mur fronton pour clairement séparer la rue des 2 cours de service, de leur éventuel désordre dû au nécessaire stockage, pour éviter la vue plongeante sur le terrain, et « monumentaliser » la « porte urbaine » en jouant avec la perpective. 2 grands portails fermés de rideaux d’acier ajourés permettent de rentrer et sortir dans le bâtiment sans manœuvre dans la rue. A ce mur s’adosse le corps du bâtiment : un volume simple, une toiture à une seule pente. Les matériaux apparents restent modestes, dans l’esprit d’un bâtiment soumis à la rudesse de son activité : du béton banché pour les murs, pour sa solidité et son côté humble, simplement recouvert d’un badigeon de chaux coloré dans la gamme chromatique du nuancier du village (T10 Grège, pour le côté sobre qui sied à un équipement public). A noter que le mur fronton est discrètement travaillé : béton de planches matricés au centre, béton bouchardé en encadrement/soulignement des 2 portails. Une toiture en panneaux de fibre-ciment, d’une teinte qui se fait oublier (gris-ombre), à la pente faible (10 %) pour que la toiture ait un impact plus faible sur le bâtiment : c’est le mur fronton l’élément important. Les menuiseries et portails sont de teinte neutre. La clôture du terrain est constituée au nord par le mur fronton, au sud-ouest par les clôtures existantes des fonds voisins, au sud-est par des panneaux de grillage rigide soudé et laqué posés sur des poteaux métalliques, l’ensemble assurera la libre circulation des eaux pluviales de surface, et sera implanté en tête du fossé pluvial.
Le jardin est un élément essentiel du projet, et un rappel discret de son activité. C’est un jardin méditerranéen, aux espèces variées et rustiques, qui nécessiteront peu d’entretien : parterre de Cistes, de Myrte, d’Armoise, de Sauges, aux floraisons décalées. Une vigne japonaise, aux couleurs changeantes selon les saisons, vient habiller/adoucir le mur fronton. Enfin 3 arbres viennent en avant plan du mur fronton : ce sont eux les vedettes du lieu, des Faux-poivriers à l’élégant port retombant, au feuillage brillant et graphique, aux baies roses.
- Maître d’ouvrage : Commune de Saint Vincent-de-Barbeyrargues (34)
- Travaux réceptionnés en 2021
- Surface utile : 172 m2
- Montant des travaux, tous corps d’état : 204 000 euros HT